Diverticulose et diverticulite : des troubles fréquents et incommodants

Comprendre la diverticulose

Anomalie du côlon la plus courante après les polypes, la diverticulose colique correspond à la multiplication de diverticules au niveau du gros intestin.

Qu’est-ce qu’un diverticule ?

Pour mieux comprendre cette affection, penchons-nous avant tout sur le fonctionnent du système digestif. Celui-ci se compose de la bouche, de l’œsophage, de l’estomac, de l’intestin grêle, du côlon, du rectum et de l’anus. Dans la cavité abdominale, le côlon, qui entoure l’intestin grêle, est constitué de quatre parties : le côlon ascendant (ou droit), le côlon transverse, le côlon descendant (ou gauche) et le côlon sigmoïde. La paroi gastro-intestinale qui entoure la lumière (espace interne creux d’un organe) du côlon se compose de quatre couches de tissus, allant de l’intérieur vers l’extérieur : la muqueuse (qui tapisse l’intérieur du côlon), la sous-muqueuse, la musculeuse et la séreuse.

L’irrigation de la musculeuse se fait grâce aux vaisseaux sanguins (qui se chargent du transport de l’oxygène, du CO2 et des nutriments dont l’assimilation se fait par l’intestin). Les diverticules sont des petites hernies qui se développent généralement à l’endroit où les vaisseaux sanguins traversent la musculeuse, car ce sont ses points de faiblesse. Des selles dures, le plus souvent liées à une alimentation contenant peu de fibres, requièrent des contractions fortes et irrégulières du côlon. Cette pression intra-abdominale qui s’exerce sur les zones de faiblesse de la musculeuse donne ainsi naissance à des diverticules coliques. Le plus souvent, ceux-ci sont localisés sur le côlon sigmoïde (dans environ trois quarts des cas) mais le côlon descendant, le côlon transverse et le côlon droit peuvent également être touchés.

Facteurs de risque de la diverticulose

L’âge, un régime alimentaire pauvre en fibres et riche en sucres, en graisses et/ou en viande rouge, de même qu’un manque d’activité physique régulière, sont les facteurs de risque principaux de la diverticulose qui touche autant les femmes que les hommes. L’obésité, la génétique, un dysfonctionnement immunitaire, le tabagisme et la prise de certains médicaments dont les stéroïdes, les opioïdes ou encore des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène favorisent également la survenue de la diverticulose.

En vieillissant, les muscles de nos intestins ont tendance à s’affaiblir naturellement, ce qui encourage le développement de diverticules. De fait, l’incidence de la diverticulose augmente considérablement, passant de 1 % chez les moins de 30 ans, à 45 % chez les plus de 70 ans. Dès l’âge de 80 ans, ce sont les trois quarts de la population qui sont touchés. Les individus ayant une constipation chronique sont plus exposés à cette affection qui s’accompagne souvent de problèmes de motilité intestinale. On constate des changements structuraux de la paroi colique chez les personnes souffrant de diverticulose.

Symptômes et évolution de la diverticulose

Sans complications, la diverticulose ne présente généralement pas de symptômes. Chez les trois quarts des patients, aucune manifestation n’est constatée. Des symptômes légers, tels que des ballonnements, des douleurs abdominales, de la constipation ou de la diarrhée, peuvent parfois être observés. Pendant longtemps confondue avec le syndrome de l’intestin irritable ou des troubles fonctionnels intestinaux, la diverticulose n’a pourtant rien à voir avec ces affections.

La diverticulose peut donner lieu à des complications infectieuses, voire hémorragiques. Cependant, les rectorragies (saignements par l’anus), qui peuvent conduire à une carence en fer voire une anémie, restent rares dans les pays occidentaux. Cette complication est surtout fréquente chez les Asiatiques chez qui les diverticules ont tendance à se manifester du côté droit de l’abdomen, où ils ont tendance à saigner plus facilement. Ceci peut notamment s’expliquer par des critères anatomiques, génétiques, sociétaux, ou encore alimentaires.

La diverticulite : complication infectieuse de la diverticulose

La paroi des diverticules est composée de muqueuse, qui, étant dépourvue de fibres musculaires, est dans l’incapacité de se contracter. Pour cette raison, des fragments alimentaires qui y parviennent ont tendance à s’y accumuler et à se solidifier étant donné que l’eau qu’ils contiennent est absorbée par la muqueuse. On appelle ces débris alimentaires durcis des stercolithes. Ceux-ci peuvent causer des irritations, et parfois même des ulcérations, sur la paroi des diverticules. De ce fait, 25 % des personnes touchées par la diverticulose risquent de souffrir d’une inflammation d’une ou de plusieurs de ces hernies, voire parfois d’une infection. La diverticulite correspond ainsi à l’apparition de complications de la diverticulose. L’inflammation s’étend sur les zones du côlon se trouvant près du diverticule touché. On parle également de sigmoïdites (car très souvent, l’affection concerne le côlon sigmoïde).

Symptômes et complications de la diverticulite

La diverticulite est parfois qualifiée d’ « appendicite à gauche» étant donné la localisation du côlon sigmoïde. Les symptômes sont en effet similaires et incluent d’intenses douleurs (en bas de l’abdomen, du côté gauche), une sensibilité au niveau de l’abdomen, de la fièvre, ainsi que des changements au niveau du transit intestinal (constipation ou diarrhée). En outre, les manifestations peuvent aussi inclure des nausées, des vomissements, des saignements rectaux et des difficultés à uriner, bien que ceux-ci soient moins fréquents. Lorsque non prise en charge, une diverticulite peut causer un abcès qui, à son tour, peut engendrer une péritonite en s’ouvrant dans le péritoine (membrane séreuse). Il est également possible que l’abcès s’ouvre dans un organe contigu (l’intestin grêle, la vessie ou l’utérus par exemple), créant des fistules. La diverticulite peut aussi causer une obstruction ou une perforation intestinale.

Comment diagnostique-t-on la diverticulose et la diverticulite ?

Une diverticulose sans complications ne présentant généralement pas de symptômes, elle est le plus souvent décelée au cours d’une coloscopie, dans le cadre du dépistage du cancer colorectal. En ce qui concerne la diverticulite, on a recours à une prise de sang afin de vérifier notamment le taux de globules blancs, témoins de l’infection, ainsi que le taux de CRP (marqueur de l’inflammation). La prise de sang peut également aider à déceler une anémie, de même que des troubles rénaux ou hépatiques. Une analyse d’urine ou des selles peut aussi révéler la présence d’une infection. S’il semble y avoir un problème, alors il est recommandé de réaliser un scanner abdomino-pelvien pour poser le diagnostic final et déterminer la gravité de la diverticulite, le plus souvent simple, mais parfois abcédée ou accompagnée d’une péritonite. Le traitement d’une diverticulite dépend de sa gravité et repose essentiellement sur la prise d’antibiotiques pour combattre l’infection.

Diverticulose et la diverticulite : quelle alimentation adopter ?

En cas de diverticulose, une bonne alimentation est cruciale pour éviter tout risque de complications. Ce type de régime alimentaire permet notamment de prévenir les infections. En présence de diverticulite, il a pour objectif le soulagement des douleurs abdominales tout évitant les complications. Cette alimentation repose sur plusieurs principes : une augmentation progressive de l’apport quotidien en fibres, une meilleure hydratation et une diminution, voire la suppression, d’aliments raffinés. Ce régime alimentaire permet de prévenir ou de traiter l’inflammation, de diversifier l’alimentation, de parvenir à un poids santé et d’équilibrer le transit intestinal (et de ce fait, réguler la pression exercée dans le côlon). En cas de diverticulose, le régime est axé sur la prévention. Cependant, dans le cadre d’une diverticulite, il diffère quelque peu car il s’agit d’un protocole destiné à stopper la douleur et à retrouver graduellement une alimentation équilibrée.

Alimentation dans le cas d’une diverticulose colique

Les fibres alimentaires sont le point clé d’un régime alimentaire préventif chez des personnes souffrant de diverticulose colique sans complications. En effet, un transit intestinal sain nécessite un apport quotidien suffisant. Bien que l’on ne sache pas si cela peut conduire à la disparition des diverticules, augmenter la part de fibres en cas de diverticulose peut permettre d’équilibrer la situation en évitant que celle-ci n’empire. Il est toutefois conseillé d’accroître cet apport graduellement (ajout maximal de 5 g de fibres par semaine). Les fibres favorisent l’évacuation des selles et participent à l’entretien du microbiote intestinal (ensemble de « bonnes bactéries » qui peuplent notre système digestif, en lien étroit avec notre système immunitaire). Les aliments les plus riches en fibres, recommandés en cas de diverticulose colique, sont les légumineuses, les céréales complètes, les féculents complets, les fruits et légumes (fruits rouges, pruneaux, poires, pommes, dattes, figues, courge, épinards, petits pois, artichaut, choux de Bruxelles…) et les oléagineux.

D’autre part, une hydratation quotidienne suffisante est primordiale pour l’efficacité de ce régime alimentaire. De fait, les fibres nécessitent de l’eau pour pouvoir agir sur l’organisme. Une hydratation insuffisante peut rendre un régime riche en fibres contre-productif. Il est conseillé de boire entre 1,5 et 2 L d’eau par jour, voire davantage en cas de fortes chaleurs ou d’exercice physique. L’activité physique est par ailleurs essentielle à une bonne digestion. Elle permet de prévenir le développement de diverticules dans le côlon sigmoïde. Pensez également à bien mâcher vos aliments car il s’agit d’une étape cruciale dans le processus de digestion.

D’après une étude randomisée publiée en 2006, la prise de probiotiques (Lactobacillus casei) permettrait de prévenir la récurrence de la diverticulose colique symptomatique non compliquée. D’autres travaux scientifiques ont également montré que des perturbations du microbiote peuvent être la cause d’inflammations dans les intestins. Pour prévenir ces problèmes, il est recommandé de manger régulièrement des aliments contenant des probiotiques (yaourts, fromages…) ou de se supplémenter.

Précisons qu’il est important de ne se pas se retenir lorsque l’envie d’aller à la selle se présente. Les individus souffrant de diverticulose, ou seulement de constipation, ont tendance à moins ressentir ce besoin (car les contractions dans les intestins deviennent moindres). Dans ce cas, il est conseillé d’essayer de rééduquer son corps à ce réflexe mécanique en allant aux toilettes après le premier repas de la journée, et d’attendre un peu, même si le besoin ne se ressent pas.

Que faire en cas de diverticulite ? Dans le cas d’une diverticulite, le régime alimentaire est plus rigoureux et se déroule en plusieurs étapes. En cas d’hospitalisation, la première étape est un régime liquide strict, voire une nutrition directement par voie veineuse. L’objectif est de supprimer toute pression dans le côlon. Un régime semi-liquide constitue ensuite un pont vers une réalimentation progressive. Une fois que le patient ne souffre plus des symptômes aigus de la diverticulite, vient l’étape du régime à faible teneur en fibres et résidus afin de réintroduire progressivement les fibres alimentaires et ce, pendant quelques semaines. Le patient peut ensuite commencer une alimentation riche en fibres solubles (qui participent à l’équilibre du microbiote intestinal et diminuent le risque de récidives des diverticulites en aidant notamment à prévenir la constipation), tout en limitant l’apport de fibres insolubles. Les fibres solubles sont la pectine, la gomme et les mucilages. On en retrouve notamment dans l’avoine et l’orge. Enfin, la dernière étape consiste à consommer des fibres de tous types en réintroduisant avec modération les fibres insolubles (cellulose, hémicellulose et lignine). Elles sont notamment présentes dans le blé entier, les céréales complètes, le riz brun, l’épeautre, les légumineuses, ainsi qu’un grand nombre de fruits et légumes.

Les aliments à éviter en cas de diverticulose et/ou de diverticulite

Les produits raffinés sont particulièrement déconseillés car ils ne contiennent pas de fibres et ne favorisent pas l’expulsion des selles. Ils peuvent même être source de pression intense dans le côlon, encourageant la formation de diverticules. Le pain blanc, les céréales pour le petit-déjeuner, les pâtisseries, les viennoiseries, la semoule de blé, les pâtes alimentaires, les frites, les chips… sont tout autant d’aliments à éviter. En cas de doute, vous pouvez vérifier le contenu en fibres de ce type de produits : s’il est inférieur à 2g par portion, le produit est à proscrire. D’autre part, il est recommandé de ne pas consommer de viandes et de matières grasses (beurre, huiles végétales, sauces, fromages etc.) en excès car cela peut mettre à mal le transit intestinal et encourager la formation de diverticules. Globalement, les aliments industriels et transformés, de même que le sucre, sont particulièrement déconseillés.

Quelles solutions naturelles contre la diverticulose et la diverticulite ?

Le microbiote intestinal, également appelé microflore ou flore intestinale, est celui qui recèle le plus grand nombre de micro-organismes. Ceux-ci vivent avec les cellules de notre intestin grêle et de notre côlon, veillant notamment à notre digestion. Les bactéries qui peuplent cet organe peuvent fermenter des aliments qui sont à la base non digeste, aider à la digestion des fibres mais aussi produire des vitamines. Le microbiote intestinal contient bien plus de micro-organismes que notre corps ne contient de cellules ! Un déséquilibre dans la microflore peut être source de troubles digestifs variés dont des douleurs abdominales, des diarrhées, des nausées, des crampes, des ballonnements etc.

Les probiotiques (surnommés « bonnes bactéries ») sont essentiels au bon fonctionnement du système gastro-intestinal dont la santé dépend étroitement de celle du microbiote. Plusieurs études ont souligné l’intérêt d’une supplémentation en probiotiques et ce, au cours de différentes phases de la maladie diverticulaire. Megasymbio Evo+ est un complément riche en probiotiques et prébiotiques qui vont agir directement sur la flore intestinale en la protégeant et surtout va augmenter les défenses de l’organisme pour éviter tout risque d’infections.

Le psyllium est l’un des rares végétaux à contenir de fortes quantités de fibres solubles qui peuvent absorber plusieurs fois leur poids en eau. Les graines de psyllium sont en effet utilisées pour produire du mucilage. Il s’agit ainsi d’un aliment de choix dans le cadre de la prise en charge de la diverticulose. Le psyllium stimule doucement le transit intestinal et permet de lutter contre divers désagréments digestifs. Il aide également à maintenir l’équilibre du microbiote intestinal, chose essentielle pour un confort gastro-intestinal optimal. Le psyllium est ainsi un compagnon de choix lors de repas copieux.

De par son effet anti-inflammatoire, la curcumine (molécule active du curcuma) peut également être utilisée pour lutter contre cette affection. Selon une étude publiée en 2020, l’extrait de curcuma peut aider à diminuer les douleurs abdominales chez les personnes souffrant de diverticulose colique non compliquée. La curcumine est un anti-inflammatoire puissant car elle agit directement en bloquant la production d’enzymes provoquant toute source d’inflammation. Plus globalement, la curcumine montre des effets intéressants dans le traitement de divers troubles gastro-intestinaux.

De même, le sel de nigari, source naturelle de chlorure de magnésium, peut se révéler utile dans le cas d’une diverticulose, notamment pour son effet stimulant sur la motricité intestinale. Le chlorure de magnésium permet de relancer le transit et son effet laxatif est intéressant aussi bien en cas de constipation ponctuelle que chronique. Fait surprenant : il peut même être utilisé dans le cas d’une gastro-entérite car il facilite l’évacuation des virus et bactéries responsables des diarrhées. Attention toutefois à ne pas en abuser car il témoigne de propriétés laxatives et peut causer des diarrhées.

Sources

1. Nallapeta NS, Farooq U, Patel K. Diverticulosis. [Updated 2021 Sep 23]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2021
2. Feuerstein JD, Falchuk KR. Diverticulosis and Diverticulitis. Mayo Clin Proc. 2016
3. Rezapour M, Ali S, Stollman N. Diverticular Disease: An Update on Pathogenesis and Management. Gut Liver. 2018
4. Linzay CD, Pandit S. Acute Diverticulitis. [Updated 2021 Aug 11]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2021
5. Carabotti M, Falangone F, Cuomo R, Annibale B. Role of Dietary Habits in the Prevention of Diverticular Disease Complications: A Systematic Review. Nutrients. 2021
6. Dahl C, Crichton M, Jenkins J, et al. Evidence for Dietary Fibre Modification in the Recovery and Prevention of Reoccurrence of Acute, Uncomplicated Diverticulitis: A Systematic Literature Review. Nutrients. 2018
7. Tursi A, Brandimarte G, Giorgetti GM, Elisei W. Mesalazine and/or Lactobacillus casei in preventing recurrence of symptomatic uncomplicated diverticular disease of the colon: a prospective, randomized, open-label study. J Clin Gastroenterol. 2006
8. Al Bander Z, Nitert MD, Mousa A, Naderpoor N. The Gut Microbiota and Inflammation: An Overview. Int J Environ Res Public Health. 2020
9. InformedHealth.org [Internet]. Cologne, Germany: Institute for Quality and Efficiency in Health Care (IQWiG); 2006-. Diverticular disease and diverticulitis: Treating chronic diverticular disease. 2018
10. Giacosa A, Riva A, Petrangolini G, et al. Symptomatic uncomplicated diverticular disease management: an innovative food-grade formulation of Curcuma longa and Boswellia serrata extracts. Drugs Context. 2020
11. Gao X, Liu J, Li L, Liu W, Sun M. A Brief Review of Nutraceutical Ingredients in Gastrointestinal Disorders: Evidence and Suggestions. Int J Mol Sci. 2020 12. Mori S, Tomita T, Fujimura K, et al. A Randomized Double-blind Placebo-controlled Trial on the Effect of Magnesium Oxide in Patients With Chronic Constipation. J Neurogastroenterol Motil. 2019

Commentaires (0)

Aucun commentaire pour l'instant
Produit ajouté à la liste

Pour vous proposer une expérience de navigation optimale et vous offrir le meilleur service, ce site utilise des cookies. En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation de cookies utiles pour vous proposer des offres adaptées à vos centres d'intérêt, recueillir des statistiques et permettre les partages sur les réseaux sociaux.