Qu’est-ce que le Ginkgo Biloba ?
Le Ginkgo (Ginkgo biloba), surnommé « Arbre aux quarante écus », est un arbre qui est aujourd’hui l’unique représentant de la famille des Ginkgoacées. Ses premiers ancêtres, sont apparus il y a de cela près de 300 millions d’années. Toutefois, la période des glaciations quaternaires n’a laissé qu’une seule espèce survivante parmi les Ginkgoales : le Ginkgo biloba, qui a pu subsister dans des régions du Sud de la Chine où le climat était plus doux et donc plus favorable à sa survie. On qualifie le Ginkgo d’« espèce panchronique », qui subsiste tout en ayant des similitudes morphologiques avec des espèces éteintes, autrement dit un « fossile vivant » ou une « espèce relique ».
Cultivé durant des millénaires dans un but décoratif, il est longtemps resté méconnu du monde occidental. Introduit au Japon et en Corée au XIIe siècle, il suscite aujourd’hui l’intérêt de nombreux scientifiques pour ses propriétés médicinales. La durée de vie de certains représentants chinois de l’espèce Ginkgo est supérieure à 3 000 ans. En outre, plus d’une centaine de spécimens sont en vie depuis plus de 1 000 ans.
Un usage médicinal millénaire
Le Ginkgo biloba est utilisé dans la médecine traditionnelle chinoise depuis l'Antiquité. Son usage est décrit dans le plus ancien traité de pharmacopée traditionnelle chinoise (Shennong bencao jing) qui date d’environ 2 600 ans avant notre ère. Le Ginkgo est utilisé en Chine depuis des milliers d’années pour traiter de nombreux troubles tels que des infections des voies respiratoires, des troubles urinaires, des problèmes de cicatrisation, des troubles de la mémoire et de la concentration etc. Il a été introduit en Europe au XVIIIe siècle mais ce n’est qu’au milieu du XXe que la médecine occidentale a commencé à se pencher sur ses vertus. Pour cause : son extraordinaire résistance aux stress environnementaux. En effet, en 1946, les premières verdures à renaître à Hiroshima provenaient de la repousse d’un Ginkgo qui avait été carbonisé un an auparavant lors du désastre nucléaire de la Seconde Guerre Mondiale. Suite à cela, des chercheurs allemands ont entrepris des études sur le potentiel thérapeutique d’un extrait de feuilles de ginkgo. Aujourd’hui, l’extrait EGb 761 fait partie des médicaments les plus prescrits en Allemagne. On l’utilise notamment pour traiter l’insuffisance circulatoire cérébrale qui se manifeste par des symptômes tels que les troubles de la concentration et de la mémoire, la dépression, l’anxiété, les étourdissements ou la confusion.
Les bienfaits du Ginkgo
Le Ginkgo biloba est reconnu pour ses vertus par des institutions telles que la Commission E et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces deux associations reconnaissent l’extrait de feuilles de Ginkgo comme traitement complémentaire pour faire face aux symptômes liés à la démence (troubles de la mémoire, déficit d’attention, dépression), qu’elle soit dégénérative ou vasculaire. L’usage du Ginkgo est également reconnu par l’OMS et la Commission E comme traitement complémentaire de problèmes associés à la résistance vasculaire périphérique (dont la claudication intermittente). Les deux institutions reconnaissent aussi l’usage du Ginkgo pour son effet positif face aux acouphènes d’origine vasculaire.
Ginkgo biloba : un pouvoir antioxydant sans égal
Notre organisme est quotidiennement agressé par des molécules potentiellement nocives, dérivées de l’oxygène : les radicaux libres. Les antioxydants de notre corps ont la capacité de contrôler ces molécules, voire les détruire. Cependant, lorsqu’elles se retrouvent en excès dans l’organisme, celui-ci perd de sa capacité à se protéger. Ce phénomène, appelé « stress oxydatif » est la cause principale du vieillissement prématuré. Il joue également un rôle majeur dans l’apparition de maladies chroniques évolutives et de pathologies dégénératives. Pour aider l’organisme dans ses défenses, il est conseillé d’inclure une quantité élevée d’antioxydants dans son alimentation. Les feuilles du Ginkgo biloba contiennent non seulement de la vitamine C, des acides organiques et des tanins, mais aussi des flavonoïdes qui luttent avec efficacité contre les radicaux libres. Grâce à ses propriétés antioxydantes, le ginkgo aurait des vertus neuroprotectrices, notamment contre les protéines β-amyloïdes. C’est pourquoi les recherches se poursuivent sur son rôle face à la maladie d’Alzheimer. Qui plus est, il serait utile comme adjuvant dans le traitement de la schizophrénie. Cet effet serait dû en partie au rôle antioxydant du Ginkgo. En effet, la schizophrénie est associée notamment à des altérations de l’activité antioxydante du corps et le ginkgo pourrait normaliser ces changements.
Le Ginkgo et la circulation
En médecine traditionnelle chinoise, les graines de Ginkgo étaient utilisées pour ouvrir les canaux d’énergies dans le corps. Aujourd’hui, la science confirme que cette plante permet d’améliorer la circulation sanguine, ce qui peut être la source de nombre de ses bienfaits. Deux études publiées en 2008 ont montré que les personnes bénéficiant d’une supplémentation en Ginkgo connaissaient une augmentation immédiate de leur flux sanguins jusqu’à de nombreuses parties du corps. Ce phénomène a été expliqué par un accroissement du taux d’oxyde nitrique (un composé qui dilate les vaisseaux sanguins) circulant dans le corps. Plusieurs travaux scientifiques ont également mis en évidence des effets protecteurs du Ginkgo sur la santé cardiaque et cérébrale, tout en jouant un rôle conséquent dans la prévention des AVC. L’effet anti-inflammatoire du Ginkgo pourrait notamment expliquer ces vertus.
Sources
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