L’huile d’onagre est extraite des graines de l’onagre (Oenothera biennis), plante à fleurs originaire d’Amérique du Nord. Les Amérindiens l’utilisaient pour de nombreuses raisons : autant pour ses vertus nourrissantes que pour soigner les douleurs d’estomac ou encore les problèmes de peau. Aujourd’hui, elle est cultivée en Europe et en Asie où on la retrouve également à l’état sauvage.
L’onagre contient de l’acide gamma-linolénique (AGL) (à hauteur d’environ 8 %) qui est un acide gras polyinsaturé de la famille des oméga-6. Notre corps synthétise de l’AGL en transformant l’acide linoléique provenant d’huiles végétales contenant des acides gras polyinsaturés. Cependant, il arrive que notre organisme peine à en produire, dans le cas notamment du syndrome prémenstruel ou de carences. L’huile d’onagre contient de l’acide gamma-linolénique déjà prêt à être employé par notre corps, sans avoir besoin de le fabriquer, d’où l’intérêt de cette plante aux mille vertus. L’AGL serait impliqué dans la synthétisation de prostaglandines, des hormones luttant notamment contre l’inflammation.
Selon une étude publiée en 1983, l’huile d’onagre serait hautement efficace pour soulager les symptômes du syndrome prémenstruel tels que l’irritabilité, la dépression et les ballonnements. D’après les scientifiques, ce trouble est lié à une sensibilité aux niveaux de prolactine dans le corps. Les prostaglandines produites à partir de l’AGL (acide gamma-linolénique) permettraient de prévenir le déclenchement du syndrome prémenstruel par la prolactine. En 2010, des chercheurs ont également montré qu’une supplémentation en huile d’onagre, en vitamine E et en vitamine B6 était efficace pour soulager les symptômes de ce trouble. L’huile d’onagre serait également efficace contre les mastodynies (douleurs aux seins) qui surviennent avant ou pendant les règles. Une étude datant de 2010 a montré qu’un dosage de 3 000 mg d’huile d’onagre et de 1 200 UI de vitamine E, pris quotidiennement pendant six mois, pouvait permettre de réduire la sévérité des mastodynies cycliques chez les femmes.
L’huile d’onagre est fréquemment utilisée comme traitement alternatif pour soulager les douleurs et l’inconfort dus à la ménopause. Un essai clinique datant de 2013 a montré que l’ingestion quotidienne de 500 mg d’huile d’onagre durant six semaines était efficace pour réduire la sévérité, la fréquence et la durée des bouffées de chaleur chez les femmes ménopausées. Les femmes interrogées ont également constaté une amélioration au regard de leur vie sociale et de leur sexualité, qui sont généralement négativement impactées par les bouffées de chaleur liées à la ménopause.
L’acide gamma-linolénique contenu dans l’huile d’onagre pourrait constituer un traitement intéressant contre l’acné en réduisant l’inflammation de la peau ainsi que le nombre de cellules cutanées causant des lésions. D’après un essai clinique randomisé en double aveugle dont les résultats ont été publiés en 2014, une supplémentation en AGL et en oméga-3 permettrait de réduire les lésions acnéiques (à la fois inflammatoires et non inflammatoires).
Sources
1. Horrobin DF. The role of essential fatty acids and prostaglandins in the premenstrual syndrome. J Reprod Med. 1983
2. Kashani L, Saedi N, Akhondzadeh S. Femicomfort in the treatment of premenstrual syndromes: a double-blind, randomized and placebo controlled trial. Iran J Psychiatry. 2010
3. Pruthi S, Wahner-Roedler DL, Torkelson CJ, Cha SS, Thicke LS, Hazelton JH, Bauer BA. Vitamin E and evening primrose oil for management of cyclical mastalgia: a randomized pilot study. Altern Med Rev. 2010
4. Farzaneh F, Fatehi S, Sohrabi MR, Alizadeh K. The effect of oral evening primrose oil on menopausal hot flashes: a randomized clinical trial. Arch Gynecol Obstet. 2013
5. Jung JY, Kwon HH, Hong JS, Yoon JY, Park MS, Jang MY, Suh DH. Effect of dietary supplementation with omega-3 fatty acid and gamma-linolenic acid on acne vulgaris: a randomised, double-blind, controlled trial. Acta Derm Venereol. 2014
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